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ont versé ? Je vendrais pour de l’or la tête de mon royal fils ? Périsse plutôt ma couronne, périsse mon trône et mon pouvoir ! Peut-être un homme plus vil que l’engeance du dragon accepterait-il un prix pour une tête inappréciable. On dirait que le vieux père a mis à prix la vie de son noble fils. Je n’ai point besoin de richesses. Mais pourquoi tant de paroles ? Aussi longtemps que le père d’Iredj vivra avec cette tête chargée d’années, il n’abandonnera pas sa vengeance. J’ai écouté ton message ; écoute ma réponse, prends-la tout entière et hâte-toi de partir. »

Le messager entendit ces paroles terribles, il vit l’attitude de Minoutchehr, le chef de l’armée ; il pâlit, se leva en tremblant, et monta à cheval sur-le-champ. Le noble jeune homme vit dans son âme brillante tout ce qui devait arriver, et qu’avant peu la rotation du ciel amènerait des rides sur la face de Tour et de Selm. Il alla vite comme le vent, la tête pleine de sa réponse, le cœur plein de doutes ; et lorsqu’il arriva en vue du pays d’Occident, il vit une tente dressée dans la plaine ; il s’approcha de la tente, dans laquelle se trouvait le maître de l’Occident. C’était une tente de soie qu’on avait dressée et qui remplissait l’espace. Les deux rois des deux pays, assis en consultation secrète, se dirent : « Voilà notre messager qui revient ! » Le chef de la garde se présenta et conduisit l’envoyé devant les rois,