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FERIDOUN REÇOIT LA NOUVELLE DE LA MORT D’IREDJ


Feridoun tenait ses deux yeux sur la route ; l’armée et la couronne soupiraient après l’arrivée du jeune roi. Lorsque le temps de son retour fut venu, comment le père apprit-il l’événement ? Il avait préparé pour son fils un trône de turquoises, et avait incrusté de pierreries sa couronne. On se disposait à aller à sa rencontre, on avait demandé du vin, des chants et de la musique ; on apporta la timbale et on amena l’éléphant digne de lui ; on apprêtait pour lui des fêtes dans toutes ses provinces. Telle était l’occupation du roi et de l’armée, lorsqu’une poussière noire s’éleva sur la route. Un dromadaire sortit de cette poussière, monté par un cavalier navré de douleur. Ce porteur de deuil poussa un cri ; il tenait sur son sein un coffre d’or, dans le coffre d’or était une étoffe de soie, dans la soie était placée la tête d’Iredj. Ce bon messager arriva devant Feridoun, faisant des lamentations et portant le deuil sur sa face. On leva le couvercle du coffre d’or, car les paroles du messager annonçaient un grand malheur, et aussitôt qu’on eut tiré du coffre la soie brodée, parut la tête coupée d’Iredj. Feridoun tomba de son cheval par terre,