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de son pavillon, et alla au-devant d’eux le cœur plein d’amour. Ils rentrèrent avec lui dans sa tente, et bientôt l’accablèrent de toutes sortes de questions. Tour lui dit : « Puisque tu es le plus jeune de nous, pourquoi as-tu mis le diadème sur ta tête ? Te convient-il d’occuper l’Iran et le trône de l’empire, et à moi de rester prêt à t’obéir, comme un esclave à la porte des Turcs ? Ton frère aîné s’afflige d’être relégué dans l’Occident, et toi tu tiendrais la couronne sur ton front, le trésor sous tes pieds ! Voilà le partage qu’a fait cet homme avide de domination ; il n’a tourné sa face que vers le plus jeune de ses fils. »

Lorsque Iredj entendit ce discours de Tour, il lui répondit par ces saintes paroles : « Ô seigneur avide de gloire ! si tu désires le bonheur, cherche le repos. Je ne veux plus ni de la couronne royale, ni du trône, ni du pouvoir glorieux, ni de l’armée d’Iran ; je ne veux ni l’Iran, ni l’Occident, ni la Chine, ni l’empire, ni la vaste surface de la terre. Le pouvoir qui aurait pour fin la discorde serait un honneur qu’il faudrait pleurer. Quand même la grande voûte du ciel porterait ta selle, à la fin ta couche sera une brique. Si le trône d’Iran m’a appartenu, je suis las de la couronne et du trône, je vous donne le diadème et le sceau royal ; mais soyez sans haine contre moi. Je ne vous attaque pas, je ne vous combats pas, je ne veux