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même sort. Je ramènerai à la foi leur cœur plein de vengeance ; comment pourrais-je m’en venger plus dignement ? »

Le roi lui dit : « Mon sage fils ! tes frères ne cherchent que le combat ; toi, tu ne désires que les fêtes. Il me souvient de cette parole : Il ne faut pas s’étonner que la lune soit brillante ; de même cette réponse pleine de vertu te convient, car ton cœur a préféré l’amour et les liens qui t’unissent à eux. Mais quand un homme de sens expose sa tête précieuse au souffle du dragon, que peut-il attendre si ce n’est un poison dévorant ? car telle est la nature que Dieu a donnée au dragon. Mais, mon fils, si telle est ta résolution, prépare-toi, mets-toi en route, et ordonne à quelques serviteurs pris dans l’armée de te suivre. Moi, je vais, dans l’angoisse de mon âme, écrire une lettre pour l’envoyer à ces hommes, dans l’espoir de te revoir sain et sauf, car ma vie ne consiste que dans le bonheur de te voir. »



IREDJ SE REND AUPRÈS DE SES FRÈRES


Le roi de la terre écrivit une lettre au roi de l’Occident et au roi de la Chine. À la tête de la lettre il mit une invocation à Dieu le vivant, l’éternel. Il dit : « Cette lettre de bon conseil est écrite aux deux soleils puissants, aux deux sages,