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la crainte de Dieu était profonde dans notre cœur ; nous ne voulions faire dans le monde que le bien. Lorsque par mes efforts les hommes eurent cultivé la terre, je ne voulus pas laisser se disperser les peuples, et je me dis : Je veux confier l’exercice du pouvoir à mes trois fils fortunés. Mais Ahriman vous a détournés maintenant de mon cœur et de mes conseils vers l’injustice et les ténèbres. Voyez si Dieu le tout-puissant voudra en ceci vous approuver. Je vous dirai une parole si vous voulez m’écouter : Ainsi que vous sèmerez, de même vous moissonnerez. Ainsi m’a dit mon guide dans la vie : Il y a pour nous une autre et éternelle demeure. Votre désir est de vous asseoir sur un trône sans valeur ; pourquoi prenez-vous ainsi le Div pour votre conseiller ? Je crains qu’entre les mains de ce dragon votre âme ne soit séparée de votre corps. Mon temps pour sortir de ce monde est venu, et je n’ai pas de loisir pour la sévérité et la colère. Mais voici un avis que vous donne un vieillard, père de trois nobles fils : quand la passion a abandonné le cœur, alors la poussière et le trésor du roi des rois sont d’égale valeur ; mais celui qui vend son frère pour la terre ne mérite pas qu’on le regarde comme issu d’une race pure. Le monde a vu et verra encore beaucoup d’hommes comme vous, mais il ne restera soumis à aucun d’eux. Vous savez que Dieu le créateur peut,