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cavaliers des Turcs et de la Chine, les braves de Roum avides de vengeance, et notre milice armée de massues, et nous détruirons Iredj et le pays d’Iran. »

Le Mobed écouta ce dur message, il baisa la terre et partit ; il monta en selle et se mit à chevaucher, de sorte que les étincelles jaillissaient du vent. Il arriva à la cour de Feridoun et vit de loin un palais élevé, dont le toit montait jusqu’aux nues, dont la largeur allait d’une montagne à l’autre. Dans la cour étaient assis les grands, derrière le rideau était la place des nobles ; d’un côté étaient enchaînés des lions et des léopards, de l’autre de furieux éléphants de guerre. Il s’élevait, du milieu des guerriers il- lustres, un bruit comme le cri du lion. Il pensa que c’était un firmament au lieu d’un palais, et qu’une armée de Péris était assemblée à l’entour.

Des gardiens attentifs arrivèrent pour rapporter au roi qu’il était arrivé auprès de lui un envoyé plein de dignité et de prudence. Le roi ordonna de lever le rideau, de faire descendre de cheval l’envoyé, et de le faire entrer dans la cour. Lorsque le regard du messager tomba sur le roi, il vit que tous les yeux et tous les cœurs étaient remplis de lui, qu’il était de stature comme un cyprès, de face comme un soleil, ses cheveux blancs comme le camphre, sa face rouge comme la rose, ses deux lèvres pleines de sourire, ses deux joues pleines de