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porte que ce soit un lion furieux ou un cavalier « plein de bravoure ? » Mais le plus jeune des fils s’approcha d’eux, et, en voyant le dragon, il poussa un cri et lui dit : « Éloigne-toi de notre présence, tu es un crocodile, ne te mets pas dans la voie des lions. Si tu as entendu parler de Feridoun, garde- toi de jamais agir ainsi, car nous sommes ses trois fils, tous armés de lances, tous prêts pour le combat. Abandonne cette voie perverse, ou je poserai sur ta tête la couronne de l’inimitié. »

Le glorieux Feridoun, ayant vu et entendu, connut leur caractère et disparut. Il s’en alla, puis reparut sous sa forme de père, et avec la pompe qui lui convenait, accompagné de timbales et d’éléphants indomptables, la massue à tête de bœuf dans sa main. Derrière lui étaient les grands de son armée, le monde était devenu pur entre ses mains. Lorsque les princes illustres virent la face du roi, ils s’avancèrent vers lui à pied et en courant ; et, arrivés en sa présence, ils baisèrent la terre, confondus par le bruit des éléphants et des timbales. Le père les prit par la main, leur fit des caresses et leur accorda des honneurs, à chacun selon son mérite. Lorsqu’il fut revenu dans son palais magnifique, il pria Dieu en secret, et célébra longuement les louanges du Créateur, reconnaissant que la bonne et la mauvaise fortune viennent de lui ; puis il appela ses trois fils, les fit asseoir sur le trône de la splendeur, et leur