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sur le dos des chameaux pleins d’ardeur, selon le besoin du voyage et la coutume. Il congédia ses gendres en leur donnant des parasols et des présents dignes d’un roi ; et tout étant achevé, les jeunes princes, pleins de prévoyance et de prudence, se dirigèrent vers Feridoun.



FERIDOUN MET SES FILS À L’ÉPREUVE


Feridoun, ayant reçu la nouvelle que ses trois fils revenaient vers lui, se mit en marche ; il désirait éprouver leur courage et se délivrer de ses soupçons sur eux. Il prit la forme d’un dragon auquel tu aurais dit qu’un lion ne pourrait résister ; il rugissait, il écumait de fureur, sa bouche vomissait des flammes ; et lorsque ses trois fils approchèrent, et qu’il les vit à travers la poussière comme de noires montagnes, il souleva la poussière par la violence de ses mouvements, et ses hurlements remplirent le monde de bruit ; il se précipita sur son fils aîné, un noble jeune homme orné d’un diadème. Le prince dit : « Un homme sage et prudent ne combat pas contre des dragons. » Aussitôt il tourna le dos et s’enfuit devant le monstre, et le père se tourna vers ses frères. Lorsque le second fils le vit, il banda son arc et le tendit, disant : « S’il faut combattre, qu’importe