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un arbre qui versait des roses sur eux. Le chef des Arabes, le roi des magiciens, médita, pendant ce temps, sur un moyen de se délivrer d’eux. Il sortit de son royal jardin de roses et prépara ses enchantements. Il produisit un froid et un vent terribles, dans l’espoir de les priver de la vie ; il fit congeler la plaine et les jardins, de sorte que les corbeaux n’osaient voler au-dessus. Les trois fils du roi savant en magie, sentant ce grand froid, sautèrent de leurs lits, et par l’intelligence que Dieu leur avait donnée, par leur savoir dans l’art royal de la magie, et par leur courage, ils réussirent à vaincre les artifices du magicien, de sorte que le froid ne les atteignit pas. Aussitôt que le soleil se fut levé au-dessus des crêtes de la montagne, le magicien accourut auprès de ses trois nobles gendres, croyant les trouver les joues bleues, glacés par le froid et leur affaire manquée, et espérant que ses trois filles allaient lui rester. C’est dans cet état qu’il pensait trouver ses gendres ; mais le soleil et la lune n’avaient pas favorisé son dessein. Il trouva les trois princes, semblables à des lunes nouvelles, assis sur leurs nouveaux trônes royaux. Alors il reconnut que la magie ne pouvait le conduire à son but, et qu’il ne fallait pas lui donner son temps.

Le roi de Iemen orna sa salle d’audience, et tous les grands s’y réunirent. Il ouvrit les portes de ses vieux trésors ; il montra ce qu’il avait caché depuis