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et l’usage de s’y reposer et de s’asseoir au banquet vient de lui. Aujourd’hui encore, le mois de Mihr rappelle son souvenir. N’y montre pas un visage soucieux et triste. Le monde fut en son pouvoir pendant cinq cents ans, dont il n’employa pas un seul jour à jeter les fondements de quelque chose de mauvais. Le monde ne lui resta pas pour toujours ; ainsi, mon fils, ne te livre pas à tes désirs, ne te consume pas en soucis. Sache que le monde ne reste à personne, et que personne ne peut y trouver beaucoup de joie.

Firanek n’avait pas de nouvelles de ce qui s’était passé ; elle ignorait que son fils était devenu roi de la terre, que Zohak avait été privé du trône impérial et que les jours de sa puissance étaient écoulés, quand il arriva à la mère un message de son noble fils, lui annonçant qu’il était possesseur de la couronne. Elle s’apprêta à la prière, se purifia la tête et le corps, et fit d’abord ses adorations au maître du monde. Elle prosterna son front contre terre, prononça des malédictions contre Zohak, et chanta les louanges du Créateur pour le changement heureux de son sort. Puis tous ceux qui étaient dans le besoin et qui tenaient caché leur malheur, elle les secourut en secret ; elle n’en parla pas et ne dévoila pas leur misère. Elle passa ainsi une semaine en bonnes œuvres jusqu’à ce qu’elle ne connût plus de pauvres. Dans la seconde semaine, elle fit les