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suis le maître du monde entier ; il ne me convient pas de demeurer toujours au même lieu ; s’il n’en était ainsi, je resterais ici et je passerais de longs jours avec vous. » Les grands baisèrent la terre devant lui, et le son des timbales s’éleva du palais. Toute la ville dirigea ses yeux vers la cour du roi, avec des clameurs contre cet homme dont la vie devait être courte, demandant qu’on fît paraître le dragon lié avec un lacet, comme il le méritait. Peu à peu l’armée sortit, et l’on emmena de cette ville, longtemps si malheureuse, Zohak lié ignominieusement et jeté avec mépris sur le dos d’un chameau. Feridoun le conduisit ainsi jusqu’à Schirthan. Lorsque tu entends cela, pense combien le monde est vieux, combien de destinées ont passé sur ces montagnes et ces plaines, et combien y passeront encore.

Le roi, que protégeait la fortune, conduisit ainsi Zohak étroitement lié vers Schir-khan, et le fit entrer dans les montagnes où il voulait lui abattre la tête. Mais le bienheureux Serosch parut de nouveau, et lui dit dans l’oreille une bonne parole : « Porte ce captif jusqu’au mont Demawend en hâte et sans cortège ; ne prends avec toi que ceux dont tu ne pourras pas te passer et qui te seront en aide au temps du danger. » Feridoun emporta Zohak, rapide comme un coureur, et l’enchaîna sur le mont Demawend ; et lorsqu’il l’eut entouré de nou-