Page:Firdousi - Le Livre de Feridoun et de Minoutchehr.djvu/110

Cette page n’a pas encore été corrigée

s’assied hardiment dans ton lieu de repos, efface ton nom de ta couronne et de ta ceinture, et qui attire ton peuple ingrat à sa propre religion ! Reconnais en lui un hôte si tu le peux. » Zohak lui dit : « Ne te lamente pas ainsi, un hôte hardi est de bon augure. » Kenderev lui répliqua : « J’ai écouté tes paroles, écoute ma réponse : si ce prince est ton hôte, qu’a-t-il à faire dans l’appartement de tes femmes ? Pourquoi s’assied-il auprès des filles du roi Djemschid, et tient-il avec elles conseil sur toutes choses, grandes et petites ? D’une main il prend la joue rose de Schehrinaz, de l’autre la lèvre de rubis d’Arnewaz. Pendant la nuit il fera mieux que cela, il se fera au-dessous de sa tête une couche de musc, car elles sont comme du musc les deux boucles de cheveux des deux lunes qui ont toujours fait les délices de ton cœur. » Zohak devint furieux comme un loup en entendant ces paroles, il désira la mort, et sa colère se déchaîna contre ce malheureux par des injures atroces et des cris de fureur. Il lui dit : « Dorénavant je ne te confierai plus la garde de mon palais. » Le serviteur lui répondit : « Ô mon roi, je soupçonne que dorénavant tu n’as plus rien à espérer de la fortune ; comment donc me confierais-tu le gouvernement de ton pays, et comment, dépouillé de toute autorité, me donnerais-tu le soin de l’administration ? Tu es sorti du lieu de ta pui-