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nement cet homme pendant quelque temps. Une fois, il donna à chacun de ses poètes favoris, Ansari, Farroukhi, Zeïni, Asdjedi, Mandjeng Djeng-Zen, Kharremi et Termedi une histoire à mettre en vers, déclarant qu’il chargerait le vainqueur de la composition du grand poëme qu’il avait en vue. Entre temps, il pressait Amari d’entreprendre le travail. Ce poëte avait été d’abord attaché à l’émir Naser, frère du roi, puis au roi lui-même, qui avait pour lui la plus vive amitié et aimait surtout à l’avoir auprès de son lit après qu’il s’était couché, pour l’entendre conter. Ansari s’excusa sur le manque de temps, mais il proposa au roi un homme de ses amis qui avait toutes les qualités nécessaires, étant versé dans la tradition orale. Cet homme était Abou’lkasim Firdousi. Celui-ci conçut et exécuta le plan de réunir dans une épopée immense les traditions épiques de la Perse, depuis la plus haute antiquité jusqu’au temps de la destruction de l’empire par les musulmans.

Firdousi a reproduit exactement, telles qu’elles existaient sous les Sasanides, une partie des traditions nationales des Persans. L’immense succès qu’il obtint devait naturellement donner une importance littéraire inaccoutumée à toutes les traditions soit écrites, soit orales que les générations successives s’étaient transmises : Firdousi eut bientôt une foule d’imitateurs, comme tous les hommes qui touchent vivement et directement un sentiment national. Le