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son palais, mais il ne trouva aucune trace de Zohak ; il tira de l’appartement des femmes deux belles aux yeux noirs, au visage brillant comme le soleil. Il ordonna d’abord de laver leurs corps, puis se mit à purger leurs âmes de leurs ténèbres. Il leur montra la voie du très saint juge du monde et les purifia de leurs souillures, car elles avaient été élevées par les idolâtres, et elles avaient l’esprit troublé comme des gens ivres de vin. Puis ces filles du roi Djemschid, arrosant leurs joues de roses avec leurs yeux de narcisse, ouvrirent leurs bouches devant Feridoun, en disant : « Puisses-tu rester jeune jusqu’à ce que le monde ait vieilli ? Quelle a été ton étoile, ô bienheureux ? quelle est la branche qui a porté un tel fruit ? Tu t’es assis sur la couche du lion, tu es venu bravement, ô homme de cœur ! Oh ! que nous avons souffert de maux et de douleurs de cet adorateur d’Ahriman aux épaules de serpent ! Combien de fois le ciel n’a-t-il pas tourné sur nous durant ces infortunes que nous a fait subir le magicien insensé ! Nous n’avons pas encore un homme qui fût doué d’une telle force, « qui possédât un tel degré de talent, qu’il osât porter ses vues sur le trône de Zohak, quelque désir qu’il eût de se mettre à sa place. » Feridoun leur répondit : « Le bonheur et le trône ne restent à perte sonne pour toujours. Je suis le fils du bienheureux Abtin, que Zohak a saisi dans le pays d’Iran.