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frères reconnurent que c’était l’œuvre de Dieu, et que le plan du méchant et les bras du pervers y étaient impuissants. Feridoun prit ses armes sans rien dire el sans leur parler de ce qui s’était passé ; il s’avança, Kaweh précédant son armée ; il s’éloigna rapidement de ce lieu, déployant l’étendard Kawejaneh, le noble étendard royal. Il s’avança vers la rivière d’Arwend, comme un homme qui ambitionne un diadème. (Si tu ne sais pas la langue pehlevie, sache que l’Arwend s’appelle en arabe Dijleh, le Tigre.) Le noble roi fit sa seconde station sur les bords du Tigre, et dans la ville de Bagdad. Arrivé sur le fleuve Arwend, il envoya son salut au gardien du passage : « Envoyez sur-le-champ des canots et des barques de ce côté du fleuve. » Le roi victorieux fit dire aux Arabes encore une fois : « Amenez-moi des barques et transportez-moi avec mon armée à l’autre rive ; ne laissez personne de ce côté. » Le gardien du fleuve n’envoya pas de barques, et ne vint pas comme Feridoun lui avait ordonné ; il répondit : « Le roi m’a donné en secret l’ordre de ne laisser passer aucun canot sans avoir reçu auparavant une permission scellée de son sceau. » Feridoun l’entendit avec colère ; le fleuve furieux ne lui inspira aucune crainte, il serra étroitement sa ceinture royale, s’assit sur son cheval de guerre au cœur de lion, et, la tête remplie du désir de vengeance et de combat, il lança son cheval cou-