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cerner le bien et le mal, pourquoi donc, en suivant les règles des Omniscients, n’obtiendrais-je pas aussi la Bodhi ?

20. Mais je tremble à l’idée de donner mes mains, mes pieds et mes autres membres ! — C’est que je confonds par irréflexion ce qui est grave et ce qui est insignifiant.

21-22. Ce qui est grave, c’est d’être coupé, fendu, brûlé, lacéré, pendant d’innombrables millions de kalpas, et sans obtenir la Bodhi. Ce qui est insignifiant, c’est cette douleur limitée, qui procure la Bodhi, pareille à la douleur que cause l’extraction d’un dard enfoncé dans les chairs, et qui met fin à celle qu’on éprouvait.

23. Tous les médecins guérissent au moyen d’opérations douloureuses : donc il faut souffrir un peu pour éliminer de grandes souffrances.

24. Mais cette opération, toute salutaire qu’elle soit, le meilleur des médecins ne l’ordonne pas au débutant : c’est par un traitement doux qu’il guérit les maladies graves.

25. Tout d’abord, le Maître prescrit à son disciple de donner des légumes et autres aliments, puis il le rend par degrés capable de sacrifier jusqu’à sa chair.

26. Celui qui parvient à considérer du même œil des légumes et sa chair n’éprouve plus aucune difficulté à sacrifier sa chair et ses os.