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lucre, c’est le mérite qu’on use et le péché qu’on gagne.

61. Si le but même de ma vie disparaît, à quoi bon cette vie elle-même qui ne produit que du mal ?

62. Tu hais, dis-tu, ton diffamateur parce qu’il cause la perte de ceux [qu’il excite contre toi] ; pourquoi donc ne t’irrites-tu pas de même contre le calomniateur d’autrui ?

63. Tu pardonnes aux malveillants dont l’aversion est l’effet de la médisance d’autrui : et tu ne pardonnes pas au médisant qui obéit à ses passions !

64. Ceux qui détruisent et outragent les statues, les stûpas, la doctrine, ne méritent pas ma haine, car les Buddhas et les saints n’en souffrent pas.

65. Si quelqu’un maltraite nos maîtres, nos parents, ceux que nous aimons, refrénons notre colère, en considérant que c’est là l’effet des causes.

66. La souffrance des êtres est nécessairement l’œuvre d’une cause consciente ou inconsciente ; elle ne se manifeste que dans un être conscient ; supporte-la donc, ô mon cœur !

67. Des égarés offensent ; d’autres égarés se courroucent. Qui d’entre eux dirons-nous innocent ou coupable ?

68. Pourquoi as-tu fait jadis ce qui te vaut d’être