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la pitié envers les créatures, la crainte du péché, la foi dans le Buddha.

22. Je ne m’irrite pas contre la bile et autres humeurs, bien qu’elles soient cause de grandes souffrances ; pourquoi m’irriter contre des êtres conscients ? Eux aussi sont irrités par les causes.

23. De même que ces souffrances sont produites par les humeurs sans être voulues, de même l’irritation de l’être conscient naît par force et sans être voulue.

24. L’homme ne s’irrite pas à son gré en pensant : « Je vais me mettre en colère », pas plus que la colère ne naît après avoir projeté de naître.

25. Mais toutes les fautes, tous les péchés se produisent par la force des causes : il n’en est point qui soient spontanés.

26. La réunion des causes ne pense pas qu’elle engendre, et l’effet ne pense pas qu’il est engendré.

Contre le Sâṃkhya et le Vedânta. 27. Ce principe même qui est postulé sous le nom de Matière primitive (Pradhâna) ou imaginé sous le nom d’Âme (Âtman), ne naît pas après avoir pensé : « Je nais. »

28. Car avant d’être né, il n’existe pas : comment donc désirerait-il être ?

[S’il est éternel], il ne peut cesser d’être en fonction de son objet [et la délivrance est impossible].

29. Si l’Âtman est éternel, inconscient et infini, comme l’espace, il est évidemment inactif ; même