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13. Les habitants du Carnatic, dévots à Durgâ, s’imposent en vain la souffrance des brûlures et des lacérations : et moi, avec la délivrance pour but, comment pourrais-je être lâche ?

14. Il n’existe rien d’irréalisable par l’exercice ; donc, en s’habituant à des souffrances légères, on arrive à en supporter de grandes.

15. Moustiques, taons, mouches, faim, soif et autres sensations douloureuses, démangeaisons violentes et autres souffrances, pourquoi les négliger comme inutiles45 ?

16. Froid, chaud, pluie, vent, fatigue, prison, coups : il faut s’endurcir à tout cela, pour ne pas ensuite souffrir davantage.

17-18. Il en est qui, en voyant couler leur sang, redoublent de vaillance ; il en est qui défaillent à la vue du sang d’un autre : cela vient de la fermeté ou de la faiblesse de l’esprit ; il suffit donc de résister à la douleur pour s’en rendre maître.

19. La douleur ne doit pas troubler la sérénité du sage ; car il se bat contre les Passions, et la guerre ne va pas sans douleur.

20. Ceux qui battent l’ennemi en offrant leur poitrine à ses coups, ceux-là sont des vainqueurs héroïques ; les autres ne sont que des tueurs de morts.

21. La douleur a une grande vertu : c’est un ébranlement qui provoque la chute de l’infatuation,