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abandonner, mieux vaut le donner aux autres.

12-16. Je livre ce corps au bon plaisir de tous les êtres. Que sans cesse ils le frappent, l’outragent, le couvrent de poussière ! Qu’ils se fassent de mon corps un jouet, un objet de dérision et d’amusement ! Je leur ai donné mon corps, que m’importe ? Qu’ils lui fassent faire tous les actes qui peuvent leur être agréables ! Mais que je ne sois pour personne l’occasion d’aucun dommage ! Si leur cœur est irrité et malveillant à mon sujet, que cela même serve à réaliser les fins de tous ! Que ceux qui me calomnient, me nuisent, me raillent, ainsi que tous les autres, obtiennent la Bodhi !

17-19. Puissé-je être le protecteur des abandonnés, le guide de ceux qui cheminent et, pour ceux qui désirent l’autre rive, être la barque, la chaussée, le pont ; être la lampe de ceux qui ont besoin de lampe, le lit de ceux qui ont besoin de lit, l’esclave de ceux qui ont besoin d’esclave ; être la Pierre de miracle, l’Urne d’abondance, la Formule magique, la Plante qui guérit, l’Arbre des souhaits, la Vache des désirs28 !

20-21. De même que la terre et les autres éléments servent aux multiples usages des êtres innombrables répandus dans l’espace infini ; ainsi puissé-je être de toutes façons utile aux êtres qui occupent l’espace, aussi longtemps que tous ne seront pas délivrés !