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au mien, vient à y jeter les yeux, il pourra, lui aussi, en tirer profit.

4. La plénitude du moment3 est difficile à obtenir, elle qui, une fois atteinte, comble tous les buts de l’homme. Si on ne réfléchit pas au bien dès cette vie, comment cette rencontre aurait-elle lieu de nouveau ?

5. De même que dans une nuit où les nuages épaississent les ténèbres, l’éclair brille un instant, ainsi, par le pouvoir des Buddhas, parfois la pensée des hommes s’arrête un instant sur le bien.

6. Donc le bien est toujours faible, tandis que la force du mal est grande et terrible ; quel autre bien pourrait le vaincre, hormis la Pensée de la Bodhi ?

7. Pendant de nombreux kalpas4 ont médité les rois des sages5 ; à la fin ils ont vu ce Bien, par lequel les bonheurs s’accumulant font déborder de joie le fleuve immense des êtres.

8. Quiconque veut traverser les innombrables douleurs de la vie, éloigner tous les maux des créatures, jouir de multiples centaines de bonheurs, ne doit jamais quitter la Pensée de la Bodhi.

9. Le malheureux enchaîné dans la prison des existences est à l’instant proclamé Fils des Buddhas ; le voilà devenu vénérable aux dieux et aux hommes, dès que s’est levée en lui la Pensée de la Bodhi.