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car mieux vaut s’abstenir que de renoncer après avoir entrepris (VII, 47).

une sage maxime sur les rapports sociaux :

Sans parler de l’autre monde, notre intérêt dans celui-ci n’est-il pas compromis si le serviteur ne fait pas sa tâche ou si le maître ne lui paie pas son salaire ? (VIII, 132).

On pourrait multiplier les citations de ce genre. Celles-ci peuvent suffire à montrer que Çântideva est un moraliste digne d’être lu et qui méritait l’honneur d’une traduction, et même d’une seconde traduction.


Le Bodhičaryâvatâra a été publié pour la première fois par Minayev (Saint-Pétersbourg, 1890) et réédité dans le Journal of the Buddhist Text Society, vol. II (1894). Mais il a été popularisé surtout par les travaux de M. L. de la Vallée-Poussin, à qui on doit : 1o une édition du texte avec le précieux commentaire de Prajñâkaramati (dans la Bibliotheca indica, Calcutta, 1903-1914) ; 2o une traduction française dans la Revue d’histoire et de littérature religieuses, 1905-1907. Cette traduction, d’ailleurs fort remarquable, met au premier plan l’explication doctrinale et y sacrifie délibérément la concision, qui est le principal mérite du style de Çântideva : elle laisse place ainsi à une version conçue d’un point de vue dif-