Page:Finot - La Marche à la lumière, Bodhicaryavatara, poème sanskrit de Cantideva.djvu/159

Cette page a été validée par deux contributeurs.

beaux et les vautours horribles, voyant tout à coup avec crainte les ténèbres partout dissipées, se disent : « Quelle est cette douce, charmante et délicieuse lumière ? »

Et que, levant les yeux, à la vue du flamboyant Vajrapâṇi debout dans le ciel, ils se sentent délivrés de leurs péchés et volent le rejoindre avec un joyeux empressement !

12. Voici que tombe une pluie de lotus mêlée d’eau parfumée ; ô bonheur ! on voit s’éteindre sous son onde le feu des enfers. « Qu’est-ce que cela ? » se disent les damnés brusquement inondés de plaisir. C’est l’apparition de Padmapâṇi : puisse-t-elle se montrer à eux !

13. « Frères, s’écrient-ils, venez, venez vite ! Bannissez toute crainte ! Nous sommes rappelés à la vie ! Voici venir à nous, apportant la paix dans la géhenne, un jeune prince coiffé de bandelettes61. Celle dont la puissance élimine toutes les calamités et fait couler les torrents de la joie, la Pensée de la Bodhi est née et, avec elle, la Compassion, mère du salut de tous les hommes.

14. « Regardez-le ! Sur les lotus de ses pieds brillent les diadèmes de centaines de dieux prosternés ; ses yeux sont humides de pitié ; sur sa tête une pluie de fleurs tombe des palais charmants où résonnent les chants de milliers d’Apsaras célébrant ses louanges : c’est Mañjughosha ! En le