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donc la matière primitive n’existe pas. De même les Guṇas ne sauraient exister, car chacun d’eux aussi est triple.

130. Les Guṇas n’existant pas, le son et autres objets des sens n’existent pas davantage. En outre il est impossible que le plaisir, la douleur, l’égarement existent dans les choses inconscientes, telles que les vêtements.

131. Voulez-vous dire que ces choses ont pour nature d’être cause de plaisir, etc. Nous avons démontré l’inexistence des choses. Et pour vous, d’ailleurs, c’est le plaisir qui est la cause et non le vêtement.

132a. Or, en fait, le plaisir vient du vêtement ; si celui-ci fait défaut, il n’y a pas de plaisir.

132b-133. On ne constate jamais la permanence du plaisir. S’il existe constamment à l’état développé, pourquoi n’est-il pas constamment senti ? S’il passe à l’état subtil, comment peut-il être successivement développé et subtil ?

134-135a. S’il abandonne l’état de développement pour passer à l’état subtil, ces deux états sont transitoires. Pourquoi alors ne pas admettre l’impermanence de tout ce qui existe ? Si l’état développé n’est pas différent du plaisir, il est clair que le plaisir est impermanent.

135b-136a. Mais, direz-vous, ce qui est inexistant ne peut naître, en raison de son inexistence. —