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en l’absence de fils, il n’y a pas de père : donc ni l’un ni l’autre n’existe.

115. — La plante naît de la graine ; la graine est révélée par la plante. Pourquoi la connaissance née du connaissable ne prouverait-elle pas l’existence de celui-ci ?

116. — L’existence de la graine est inférée par suite d’une notion autre que la plante ; mais d’où vient la notion de l’existence de la connaissance, qui permet de conclure à celle de l’objet ?

117. Le monde, par la seule perception, reconnaît la cause comme complexe : la division du lotus en tige, fleur, etc., provient de la diversité de la cause.

118. Quelle est l’origine de la variété de la cause ? La variété de la cause antérieure. Pourquoi la cause produit-elle tel ou tel résultat ? Par l’influence de la cause antérieure.

Contre le déisme.119. « Dieu est la cause du monde. » Dites, qu’est-ce que Dieu ? Si ce sont les éléments, soit ! Inutile de se travailler pour un simple nom.

120. Mais ces éléments — terre, eau, feu, vent — sont multiples, transitoires, sans volonté, sans caractère divin, négligeables, impurs : ils ne sauraient être Dieu.

121. L’espace n’est pas Dieu, puisqu’il est inactif ; l’Âtman est éliminé par notre réfutation antérieure (viii, 27). « Dieu est inconcevable ? » Mais alors