Page:Finot - La Marche à la lumière, Bodhicaryavatara, poème sanskrit de Cantideva.djvu/134

Cette page a été validée par deux contributeurs.

que la combinaison des causes qui l’ont produite ; l’être forme une longue continuité : est-ce suffisant pour prétendre qu’il existe réellement ?

11. — En ce cas, il n’y pas de péché dans le meurtre d’une apparence humaine, puisqu’elle est dépourvue de conscience. — Si ! car elle est revêtue de l’apparence de la conscience ; c’est pourquoi il y a production de mérite et de démérite.

12-13a. — Une conscience purement apparente est impossible : les formules magiques sont impuissantes à la créer. — Mais cette apparence est diverse et peut procéder de causes différentes : une cause unique n’a pas nécessairement une efficacité universelle.

13b-15a. — Si l’être, en réalité dans le Nirvâṇa, ne transmigre qu’en apparence, le Buddha, lui aussi, transmigre. Alors, à quoi bon la marche à la Bodhi ? — Tant que les causes n’en sont pas coupées, l’illusion elle-même ne l’est pas ; mais dès que les causes sont coupées, elle cesse de se produire, même au point de vue de la vérité enveloppée.

Contre les Vijñânavâdins.15b-16a. — Si rien n’a de réalité, pas même la pensée visionnaire, qui donc perçoit l’illusion54 ? — Et si pour vous l’illusion même n’existe pas, qu’est-ce qui est perçu ?

16b-18a. — C’est une forme de la pensée, qui peut différer de la réalité. — Mais si l’illusion est la