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de désir de rétribution ! N’ayez qu’une seule passion : celle du bien des autres.

110. Donc, de même que je me protège de tout mal, même du déshonneur, j’aurai pour les autres des pensées de protection et de bonté.

111. Par habitude l’homme attache la notion de « moi » à des gouttes de sperme et de sang étrangères à lui et sans aucune substance.

112. Pourquoi donc ne pas considérer comme « moi » le corps d’autrui ? Quant à reconnaître notre corps comme étranger, c’est une idée admise et qui ne présente aucune difficulté.

113. En considérant qu’on est soi-même plein de défauts et que les autres sont des océans de qualités, on s’appliquera à rejeter sa personnalité et à adopter celle d’autrui.

114. On s’intéresse à ses membres comme parties de son corps : pourquoi pas aux hommes comme parties de l’humanité ?

115. Par habitude nous appliquons l’idée de moi à ce corps sans âme : pourquoi pas à autrui ?

116. De la sorte, si nous faisons du bien aux autres, nous n’en éprouverons ni orgueil ni complaisance. On n’espère pas être récompensé parce qu’on s’est nourri soi-même.

117. De même que tu souhaites te défendre contre la misère, le chagrin, etc., de même il faut