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ton propre corps est immonde ; voilà ce qui est surprenant !

57. Dédaignant le jeune lotus épanoui sous les rayons d’un soleil sans nuages, comment peut-on, l’âme enivrée d’impureté, chercher son plaisir dans un réceptacle d’ordures ?

58. Tu refuses de toucher la terre, si elle est souillée d’immondices : le corps d’où elles sortent, comment peux-tu désirer le toucher ?

59. Si tu n’as pas la passion de l’impureté, pourquoi embrasses-tu un autre corps dont l’impureté est le lieu de naissance, le germe et l’aliment ?

60. Tu n’as pas de goût pour les vers immondes et nés de l’ordure. C’est sans doute à cause de leur petitesse, puisque tu aimes le corps né lui aussi de l’ordure et composé d’une masse énorme d’ordure.

61. Non seulement tu n’as pas le dégoût de ta propre impureté, mais tu recherches encore, ô mangeur d’ordures, d’autres vases d’impureté !

62. Les choses attrayantes, telles que le camphre, le riz, les condiments, si elles sont rejetées de la bouche, rendent impure la terre elle-même.

63. Si tu ne crois pas à l’impureté de ton corps, quelque évidente qu’elle soit, regarde d’autres corps affreux, jetés dans les charniers.

64. Puisque, la peau enlevée, le corps n’excite