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affranchi de toute crainte sans avoir à protéger mon corps ?

30. Quand irai-je au charnier, la propre demeure du corps, pour mettre en présence les cadavres des autres et mon corps à moi, voué comme eux à la corruption ?

31. Voilà mon corps, voilà la pourriture qu’il deviendra : son odeur écartera jusqu’aux chacals.

32. Il restera seul ; les os mêmes qui en faisaient partie intégrante se disperseront de tous côtés, à plus forte raison les amis.

33. L’homme naît seul et meurt seul ; personne ne peut prendre une part de sa peine. Alors que sont pour lui les amis ? Des entraves.

34. Comme le voyageur s’arrête au gîte d’étape, ainsi l’être qui fait le voyage de l’existence séjourne dans une vie.

35. Avant que les quatre porteurs ne l’emportent au milieu des gémissements de son entourage, qu’il parte pour la forêt !

36. Sans attachement et sans aversion, réduit à son pauvre petit corps, déjà mort au monde, il ne s’affligera plus de mourir.

37. Personne près de lui dont le chagrin lui perce le cœur ; personne pour le distraire de la pensée du Buddha et de la Loi.

38. La solitude est délicieuse, exempte de