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mise, et à laquelle vous venez de préluder avec tant de succès ? » On verra comment Mérimée ajourna l’exécution de cettepromesse et, finalement, céda la place à un autre écrivain dont il aima mieux être le collaborateur que le rival. Ne le plaignons pas et ne nous plaignons pas. Sa vie de César n’eût pas été ce qu’il voulait, ni ce que nous voudrions. Sa manière historique n’a ni assez de liberté, ni assez d’ampleur pour le sujet. En attendant, ses études sur l’histoire romaine avaient fait coup double : elles lui avaient ouvert deux académies.

Le 18 novembre 1843, malgré l’opposition de Raoul Rochette et du parti de l’École des Chartes, Mérimée était élu « triomphalement » membre libre de l’Académie des inscriptions par vingt-cinq voix contre onze données à M. Ternaux[1]. Quelques jours après, il raconte comment il est venu prendre séance parmi ses doctes collègues : « J’ai fait hier mon entrée à l’Académie. Le Secré-

  1. Lettre à la Comtesse de Montijo, 17 novembre 1843. Une erreur de dates dans la correspondance inédite m’avait fait confondre les scrutins des deux élections, à l’Académie des Inscriptions et à l’Académie française. C’est M. Edmond Biré qui m’a signalé cette confusion.