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TRAGEDIE

A l’ennemi vainceur exist arraché la gloire,
Qui d’un pareil combat, non pas d’un pareil caur,
Pallifant ſe feaſt die miferable vainceur :
Reportant aus enfers la bonte de faproneffe
Laifant ci haurgefir de ſon cercueil hatelje
Aron ombre pourtant un autelie ferai,
Ou de doute Troiens le ſang", immolerai.
Si faut il qu’a con corps mon veu premier ie paie,
Coupper mon poil ſus toi, ſangloter ſur la plaie.
Cendres de mon devoir les teſmoins, vous ſerez,
Cendres de mon devoir teſmoins : m’aguiterez,
Dudenoir que ie puis : car ma vois n’eſt babille
Paſſer ou Stix neuf fois tout autour ſe tortille.

L’ombre

Ie vais ie vais Achille, Achille la moitié
Demon ame, forcé de leſtroite amitié
D’un tant etroit lien qui nous lia de l’heure,
Que fans moiſon cherfils Menecie demeure,
Pour Æané meurtri, £ané trop hautain,
Qui premier honora la force de ma main.
A qui pour ne rougir ſous luy mon bore humide,
Peu feruift de nommer fon aieul Buviſide.
Lors bien peu au malheur ton Pelée penſoit
Quele Ciel ſur nous deus, crop cruel anançois.
Qui pour faire meurir noftre age plus muable
Nous poft flechir aus lois de Chiron l’equitable,
Qui pour ce qu’en vertu tout autre il ſurmonroic
Æſculape & Hercul ſes nourriſſons vanroit,
L’un pourſuiuir les pas de la courſe celeste,
L’autre à chaffer le mal qui les hommes molefte.