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croire, tu as été ensorcelée, pauvre chérie, puisse le réveil ne pas t’être trop cruel.

Les cadeaux que je t’ai faits sont bien à toi. Je ne puis croire, ni me faire à l’idée qu’un autre puisse te rendre heureuse. Je t’aime plus que jamais, Pierrette garde au fond de ton cœur une petite place pour ton meilleur ami d’enfance. Je ne te reverrai jamais. Prie pour le plus malheureux des hommes, et malheureux à cause de toi.

Charlie.


À la réception de cette missive Pierrette sentit une grande tristesse lui étreindre le cœur, elle souffrait de la peine qu’elle infligeait à son compagnon d’enfance, à son meilleur ami. Guy de Morais ne se chargerait-il pas de lui rendre la pareille ? Elle l’aimait, mais lui, l’aimait-il ? l’aimerait-il jamais ? La question se posait angoissante.