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fille, elle la prend dans ses bras et fait entendre des cris déchirants :

— Laure, ma petite Laure, on m’a tué mon enfant.

Alexandre Daubourge qui est venu lui-même conduire cette femme auprès de sa fille morte ne peut supporter de tels reproches. Il sent bien que la douleur l’égare, mais il ne pourrait rester silencieux, il ne saurait la laisser dire, il s’éloigne. Il est resté tout près, il revient ; elle est agenouillée au pied du lit, ses yeux sont secs, à son exaltation a succédé une grande douleur muette. Pieusement, il vient s’agenouiller à côté d’elle, il regarde l’enfant qui repose sans vie :

— Pour un moment d’orgueil, à nous deux, nous avons donné à notre enfant, et la vie et la mort. Devant sa dépouille mortelle, faisons la paix afin que Dieu nous pardonne.


Laetitia Filion.