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qué à point, il pourrait prévenir une catastrophe. Une si belle enfant, ce serait inhumain de la laisser mourir.

Toute la nuit, Alexandre Daubourge est resté auprès de sa fille qui tient une de ses mains, elle n’a pas dormi, et pendant quelques heures sa respiration a été sifflante. Au matin, toute une couronne de têtes est venue à tour de rôle s’encadrer dans la porte et prendre des nouvelles. Hélène est venue remplacer son père qui va prendre, à son tour, un repos bien mérité. La maison est silencieuse ; ils parlent bas, bien qu’elle ne puisse pas entendre de la chambre où elle se trouve placée, le médecin a recommandé du calme, du repos.

Hélène agenouillée près du lit récite son chapelet. Elle s’est sincèrement attachée à cette petite sœur, son départ laissera un grand vide dans la maison. Pourquoi être malade juste au moment des adieux ? Alexandre et Lucille arriveront aujourd’hui. Quelle tristesse sera répandue sur cette réunion de famille qu’ils avaient rêvée si joyeuse. Laure se retourne et commence à gémir. Hélène effrayée court chercher sa mère. Celle-ci se rappelle la recommandation du médecin. Elle s’empresse d’appliquer le remède sur la poitrine de Laure ; la respiration se fait moins courte, elle s’éloigne de nouveau pour vaquer à ses nombreuses occupations.

Alexandre Daubourge est revenu prendre son poste de veilleur. Laure à la pression de sa main a ouvert ses yeux un peu voilés, elle a dit :

— Approchez, mon père.