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— Il téléphone à une sienne cousine afin qu’elle prenne soin de la jeune fille durant son séjour dans la paroisse, et lui facilite les entrevues avec sa mère.

Laure en laissant le presbytère se dirigea d’un pas alerte vers la demeure qui lui était conseillée ; dans sa jeunesse et son inexpérience, elle espère vaincre tous les griefs de sa mère, en lui exposant les ennuis que cette vie en dehors d’une famille, dont en réalité elle fait partie, présentent pour sa fille.

Marie Lavoise arrive un soir, fatiguée de son travail de la journée. Elle trouve Laure dans une petite chambre propre et meublée simplement, la jeune fille est habillée d’une robe de mousseline blanche légère semée de fleurettes roses pâles, un béret basque blanc recouvre ses cheveux, un manteau bleu marin est posé sur la chaise près de la fenêtre. Elle attend sa mère, et elle a espéré qu’elles iront appuyées l’une sur l’autre se promener dans le petit village, sur le trottoir de bois qui longe les résidences. Parler de ce qui les concerne dans cette petite maison de bois, c’est impossible, tous ces étrangers pourront suivre leur conversation.

Marie Lavoise se précipite dans la chambre, presse la jeune fille sur son cœur. Elle a tant craint de l’avoir définitivement perdue.

L’amour de la jeune fille se fait plus démonstratif, il a été aiguisé par ces mois d’absence, par toutes les réflexions faites dans la solitude, et lui font trouver chaque jour sa mère plus digne de sa