Page:Filiatreault - Contes, anecdotes et récits canadiens dans le langage du terroir, 1910.djvu/36

Cette page a été validée par deux contributeurs.

C’était une police d’assurance qu’il exhibait. Gladu rageait, mais Thibault était déjà loin.

Dans l’après-vêpres, mon Charles était rendu à Yamaska, le château-fort des rouges dans le comté. Il n’avait pas autant de chance de se faire écouter, mais comme il avait toutes les audaces, il ne s’occupait guère de cela.

En réponse au discours du représentant de M. Gladu, il commença ainsi le sien, croyant que ça pourrait passer. Il comptait sans son hôte, car les gars de Yamaska n’ont pas froid aux yeux.

« Messieurs les électeurs, si vous voulez me le permettre, je vais commencer mon discours par une citation de l’Ancien Testament qui s’adapte bien à la circonstance : « Soror mea pulchra est, sed ubera non habet. »…

Alors la foule : Parle français, vlimeux, on comprend pas l’anglais, nous autres.

« Oui, Messieurs, je vais vous parler français, car je n’ai jamais eu honte d’exprimer ma pensée. Cette citation veut dire ceci en français ; « Les filles de ’Mask n’en ont pas, mais elles s’en mettent ! »…

Ce fut sa dernière parole et il se considéra heureux de se tirer de là avec sa peau.


Authentique :

Un ouvrier tombe du haut d’un clocher, à cent cinquante pieds dans l’air. En passant il voit ses camarades, et un cri du cœur lui échappe :

— Prenez soin de mon coffre d’outils !