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Tous les actes de la vie de M. Théron de Montaugé dénotaient en lui une nature généreuse, un ardent amour du progrès, une inépuisable charité.


M. Théron de Montaugé était né à Gaillac, le 21 septembre 1830. Après avoir fait ses études classiques, il suivit pendant quelques années les cours de la Faculté de droit de Toulouse, et obtint le grade de licencié. Je ne m’arrête pas sur cette première période de sa vie que j’appellerais volontiers une période de préparation, car c’est à partir du moment où il eut quitté les bancs des écoles qu’apparurent et se développèrent de jour en jour les qualités remarquables qui le distinguaient.

Pénétré de l’idée, assurément fort juste, que la principale source de richesse pour la France réside dans son sol dont il faut améliorer la culture et augmenter la production, notre collègue se livra de bonne heure à une étude approfondie de la science agricole. Possesseur d’un vaste domaine, situé aux portes même de Toulouse, il perfectionna peu à peu et sans interruption les procédés de culture, profita des découvertes qui avaient lieu tous les jours, les appliqua avec discernement et ne tarda pas à recueillir le fruit de son ardeur intelligente et de son labeur incessant. À deux reprises, la Société d’agriculture de la Haute-Garonne lui décerna la prime d’honneur, réservée au propriétaire du domaine le mieux entretenu. Cette société savante l’associa de bonne heure à ses travaux, et il devint un de ses membres les plus actifs.

Arrêtons-nous un peu sur cette période de la vie de notre collègue, qui est marquée par la publication de travaux nombreux et importants. La culture des champs était, comme on vient de le voir, sa principale occupation. S’il venait souvent à Toulouse, il y faisait en général un court séjour ; d’ailleurs, la proximité de son domaine lui permettait de se rendre à la ville sans perdre, pour ainsi dire, de vue les travaux de la campagne. Il n’ignorait pas qu’on n’obtient de bonnes récoltes qu’à la condition d’apporter à tous les détails des opérations agricoles, la plus scrupuleuse attention. L’œil du maître est en effet indispensable à la campagne plus que partout ailleurs.