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ÉLOGE
DE
M. THÉRON DE MONTAUGÉ
Par M. E. FILHOL.


Messieurs,

Il y a quelques mois à peine, plusieurs d’entre nous accompagnaient à sa dernière demeure la dépouille mortelle de M. Théron de Montaugé. Une maladie aussi rapide qu’imprévue venait de le ravir en quelques heures à sa famille, à la science qu’il cultivait avec un remarquable succès, à ses nombreux amis. La foule qui se pressait autour du cercueil de notre collègue témoignait par son attitude respectueuse et affligée des regrets que lui inspirait cette mort prématurée. La population du faubourg Bonnefoy se pressait toute entière autour de la famille dont elle partageait la douleur, et l’on comprenait sans peine, en voyant passer ce cortége imposant, que celui qui venait de mourir avait exercé autour de lui une influence considérable.

C’est qu’en effet, la vie de M. Théron de Montaugé avait été partagée entre le culte de la science et l’accomplissement d’œuvres de bienfaisance ; et que si la ville de Toulouse perdait en lui un homme éminent et un agriculteur des plus distingués, les classes pauvres perdaient à leur tour un de leurs défenseurs les plus ardents et les plus sincères, qui avait par ses efforts intelligents amélioré leur sort aussi bien au point de vue moral qu’au point de vue matériel.