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immenses progrès de la photographie, et de la révolution qui s’est faite dans cet art, depuis qu’il est sorti des mains de Niepce et de Daguerre. On a peine à croire que la photographie telle qu’elle existe aujourd’hui ait eu pour origine les ébauches de ses premiers créateurs.

Fig. 87. — Chapeau photographique.

Les appareils de poche les plus répandus aujourd’hui parmi les amateurs sont le chapeau photographique, qui se compose d’une canne et d’un appareil pouvant être porté dans un chapeau. La canne, se séparant en 3 parties, forme un pied à trois branches, qui supporte l’appareil, lorsqu’on veut opérer. Un chapeau, de grandeur convenable, est la chambre noire, qui reçoit des clichés 9 × 12. On place le chapeau sur la canne, comme le montre la figure 87, et le petit appareil est prêt à fonctionner.


Le photo-revolver (fig. 88) se porte dans la poche ou dans un étui à courroie. Dans le canon est un objectif, et neuf châssis, contenant des glaces de 4 centimètres de surface, qui peuvent venir successivement s’impressionner au fond du canon. L’objectif est aplanétique, c’est-à-dire reproduit tous les objets placés à plus de 5 ou 6 pas, avec une égale netteté, de sorte que la mise au point est inutile. Par la dimension considérable de ses lentilles, par rapport aux glaces, l’objectif donne assez de lumière pour produire des épreuves instantanées, et son champ est assez grand pour que l’image se trouve au centre, sans qu’il soit nécessaire de viser bien juste. L’obturateur est réglé par un mouvement d’horlogerie ; pour faire une épreuve il suffit de tourner le barillet et de presser la détente.

Les constructeurs d’appareils photographiques et les opticiens, obéissant au goût du public, ont mis dans le commerce différents appareils instantanés, très portatifs et de très faible volume.

Tel est, par exemple, la chambre portefeuille de M. Mendoza (fig. 89 et 90), pour opérer à la main, en chemin de fer, sur un omnibus en marche, etc., etc. Cet appareil se compose d’une chambre à soufflet en noyer verni, et à ferrures nickelées, d’un objectif à paysages et portraits rapides, d’un obturateur circulaire à vitesse variable, muni d’un tube et d’une poire en caoutchouc, de trois châssis doubles et d’un manche-poignée.

La netteté des épreuves obtenue avec cet appareil est telle que l’on peut les agrandir sans la moindre déformation. Il permet de prendre des épreuves de 6 1/2 × 9 dans toute occasion, sans s’encombrer d’un lourd bagage ; son poids total est de 500 grammes, ce qui fait qu’on le porte aisément dans la poche.


Le Photo-éclair Petter (fig. 91), que construit M. Merville, est un appareil entièrement métallique, qui se compose de : 1o un porte-objectif, avec obturateur instantané ; 2o un châssis-magasin, pour recevoir cinq plaques au gélatino-bromure ; 3o un objectif instantané ; 4o une courroie de cuir, permettant de porter l’appareil sous le vêtement ; 5o un verre dépoli, pour se rendre compte de l’image à obtenir.

Ce petit appareil, qui se dissimule facilement sous le gilet ou la redingote, permet