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en tournant la petite clef B, et qui déclanche sous la simple pression d’un bouton, peut passer graduellement d’une vitesse minima à une très grande vitesse et faire en même temps la pose. D’excellents clichés ont été obtenus avec cet appareil, en opérant dans un train de chemin de fer en marche.

À l’appareil est adjoint un chariot G, qui s’y adapte par un simple bouton à ressort, et qui renferme un châssis dépoli, maintenu toujours en place pour la mise au point par la pression de deux ressorts.

Un double ressort assure la fermeture des volets, qui ne peuvent pas être soulevés par mégarde, et qui sont complètement enlevés lors de l’exposition, car deux autres ressorts doubles empêchent la lumière de pénétrer.

Ces volets sont en même temps préparés de façon à pouvoir y inscrire des notes comme sur une ardoise.

Un compteur automatique indique exactement lorsque le négatif est en place et marque en même temps par un chiffre le nombre de clichés déjà exposés et, naturellement, ceux dont on peut encore disposer.

Un viseur E, composé d’un petit objectif reflétant l’image sur une glace, laquelle la renvoie sur le verre dépoli, permet de juger avec précision et de la rectitude des lignes, et de la position occupée par le sujet principal.

La chambre est donc maintenue par la main droite, sans qu’il soit nécessaire de la porter à la hauteur de l’œil pour viser, la main gauche restant libre pour obtenir le déclanchement de l’obturateur au moment voulu.

Cette combinaison de viseurs permet de photographier en tournant complètement le dos au modèle, lorsqu’il s’agit de faire des instantanés, sans crainte d’éveiller l’attention.

Un petit sac en cuir, avec courroie, pour le porter en bandoulière (fig. 86), cache l’appareil complet en le préservant des accidents éventuels, tout en permettant d’opérer sans le retirer de son étui.

Un petit appareil récemment importé d’Amérique, et que l’on nomme le rodack, remplit le même office que l’express-détective de M. Nadar. Il donne des épreuves avec une prodigieuse rapidité et d’une manière tout à fait automatique.

Nous n’avons encore rien dit du choix à faire de l’agent chimique impressionnable, pour le cas spécial qui nous occupe. Faut-il prendre des glaces collodionnées, albuminées, ou bien au gélatino-bromure ? Faut-il, au lieu de glaces, prendre des papiers sensibles ?

La préparation chimique à choisir doit fournir un support léger et facilement transportable. C’est dire que les glaces, soit collodionnées, soit gélatino-bromurées, prendront difficilement place dans le bagage du touriste photographe ; car elles sont d’une trop grande fragilité, et leur transport en voyage est une cause de perpétuelles craintes.

Il faut croire pourtant que ces craintes ne sont pas partagées par tous les opérateurs. En effet, le docteur Lebon a pris 3 000 clichés dans un voyage en Orient, et il n’en a eu qu’un seul de brisé. D’autres voyageurs sont revenus sans un accident. Mais que de précautions et quelle prudence ne faut-il pas pour manier les caisses fermées qui renferment les précieuses glaces ? Les constructeurs vendent des boîtes garnies de glaces gélatino-bromurées, que l’on recommande de placer dans une caisse de fer-blanc fermée à la soudure d’étain, et qui font éviter les malheurs.

L’emploi des papiers négatifs s’impose, pour ainsi dire, dans le cours des voyages.