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flammateur magnéto-électrique. Les causes d’incendie sont nulles, puisqu’il n’existe aucune flamme apparente, l’allumage se faisant, comme nous l’avons dit, par une étincelle électrique, jaillissant à l’intérieur du cylindre. La dépense de gazoline ou d’essence de pétrole (pesant de 650 à 700 grammes le litre) est inférieure à 500 grammes par cheval et par heure ; elle est réglée automatiquement par le régulateur, et est sensiblement proportionnelle au travail produit. Enfin le graissage de la machine et la carburation de l’air se faisant automatiquement, la surveillance des moteurs à pétrole est nulle, pourvu qu’avant chaque mise en train, les graisseurs et le carburateur, dont la capacité est calculée pour une dizaine d’heures de marche, soient remplis.

Fig. 443. — Coupe du carburateur du moteur à pétrole.
Fig. 444. — Coupe de l’enveloppe du carburateur.

CHAPITRE III

moteurs à gaz et à pétrole dont la construction diffère de celle du moteur otto. — moteurs lenoir, ravel, benz, kœrting, benier, durand. — moteurs à gaz américains, anglais et belges.

Construit en 1878, le moteur Otto fut longtemps le seul de son espèce. Mais son succès provoqua une nombreuse concurrence. Cinq ans après son apparition, c’est-à-dire en 1883, dix mille moteurs de ce genre fonctionnaient, tant en Europe qu’en Amérique. Actuellement, MM. Crossley frères, de Manchester, concessionnaires des brevets Otto pour l’Angleterre, ont construit plus de 17 000 moteurs Otto. Ce succès a stimulé l’émulation des inventeurs, et l’on a vu apparaître, depuis 1883 jusqu’à ce jour, une grande quantité de moteurs à gaz. Il nous suffira de dire, qu’en Angleterre seulement, et dans un espace de trois ans, seize systèmes distincts ont été créés, et bientôt abandonnés.

Forcé de faire un choix dans le grand nombre de machines à gaz et dont les principaux spécimens figuraient à l’Exposition universelle de 1889, nous nous attacherons à ceux qui ont acquis quelque notoriété. À ce titre, nous devons signaler d’abord, le nouveau moteur Lenoir.

M. Lenoir est, comme on l’a vu, dans notre Notice des Merveilles de la science, le premier inventeur de la machine à gaz. Mais M. Otto ayant perfectionné l’appareil de M. Lenoir, par la compression du mélange détonant avant l’allumage, et la suppression de l’étincelle électrique, M. Lenoir a abandonné son type primitif, pour adopter un modèle nouveau, reposant sur les principes inaugurés par M. Otto.

Le nouveau moteur Lenoir est exploité en France par la Compagnie parisienne du gaz, d’une part, et par MM. Rouart frères, d’autre part.

Il existe peu de différence entre les deux