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un cheval est très considérable, et l’animal est, en outre, exposé à toute sorte d’accidents, maladies et mortalité, qui exposent son propriétaire à des pertes considérables.

Le moteur à gaz, au contraire, ne s’use que d’une manière insignifiante, et sa durée est, pour ainsi dire, indéfinie.

Au point de vue du premier établissement, l’avantage reste, en définitive, au moteur à gaz.

Examinons maintenant la dépense journalière occasionnée par un cheval :

  fr. c.  
Sa nourriture exige
18 livres de foin, coûtant 
» 54 2 fr. 12
9 litres d’avoine coûtant 
1 08
paille, y compris litière 
» 50
La ferrure — l’impôt — l’entretien des harnais coûtent 
 0 fr. 50
Le temps de l’homme qui le soigne, représente au moins 
 0 fr. 50
La location ou l’intérêt de la valeur des bâtiments, de l’écurie et du local où est installé le manège, représente au moins 
 0 fr. 50
Ce qui donne pour le prix de revient d’une journée de cheval 
 3 fr. 50
Mais le cheval n’étant utilisé au maximum que 300 jours par an, à cause des chômages occasionnés par les dimanches, les fêtes ou autres circonstances, il faut répartir la dépense de 65 jours de chômage sur les 300 jours de travail effectif. Nous aurons donc 65 × 3 f r. 50 = 227 fr. 50 à diviser entre 300 jours ; ce qui représente par jour 
 0 fr. 75
Le prix total d’une journée de travail d’un cheval est, ainsi, de 
 4 fr. 25

La durée du travail d’un cheval attelé à un manège, ne peut être supérieure à huit heures par jour. Ces huit heures de travail effectif coûtant 4 francs 25, l’heure revient à 50 centimes environ.

Or, un moteur à gaz horizontal, de la force d’un cheval-vapeur, qui est équivalent, comme nous l’avons dit, à la force de deux chevaux ordinaires, ne dépensera qu’un mètre cube de gaz à l’heure — soit (en admettant pour le gaz le prix de 40 centimètres le mètre cube) 40 centimes par heure, au lieu de 50 que coûte l’heure du cheval attelé au manège.

On obtiendra ainsi une force double, tout en dépensant 10 centimes par heure de moins.

Si l’on ne fait produire à ce même moteur à gaz que la force équivalente à celle du cheval attelé au manège, il ne dépensera que 600 à 700 litres de gaz à l’heure, c’est-à-dire environ de 25 à 30 centimes.

Le moteur à gaz procure donc une économie de 50 pour 100 sur le travail produit par un cheval attelé à un manège.


Une comparaison importante à faire, c’est celle du prix de revient du travail du moteur à gaz avec celui de la machine à vapeur.

Le prix d’un moteur à gaz est environ le même que celui d’une machine à vapeur bien établie et de force correspondante.

Quant à l’entretien, la machine à vapeur donne lieu à des réparations fréquentes, qui sont nécessitées presque toutes par la chaudière. Le moteur à gaz, n’ayant pas de chaudière, et son mécanisme étant plus simple que celui de la machine à vapeur, l’entretien en est beaucoup plus facile, et ne donne lieu qu’à peu de réparations. Le moteur à gaz est donc, sous ce rapport, beaucoup plus économique.

En ce qui concerne l’installation, la machine à vapeur nécessite, en général, des constructions spéciales. Si elle est du type