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d’hygiène, soit par la presse scientifique ; mais on ne saurait les renouveler trop souvent, et si l’Académie de médecine devait intervenir, il vaudrait peut-être mieux, au lieu de demander la prohibition de tous les appareils suspects, qu’elle rédigeât une instruction, qui serait largement répandue dans le public. »

Le Dr Lancereaux propose aussi « d’exiger, avant la pose d’un poêle, l’examen de la cheminée, afin de s’assurer que son tirage est convenable et suffisant ». Mais de quelle façon exiger cette expertise ? Faudra-t-il, pour placer un poêle chez soi, subir les mêmes formalités que pour placer un bec de gaz ? Dans ce dernier cas, la garantie est tellement illusoire au point de vue de l’hygiène publique et du danger d’explosion, que l’exemple ne mérite guère d’être imité. La garantie, on pourrait la chercher dans une vigilance plus grande de l’architecte, qui, avant de livrer une maison terminée, devrait s’assurer, par des expériences précises, que tous les rouages de cette machine compliquée fonctionnent d’une façon irréprochable : réseau d’égout, canalisation de l’eau, tuyaux de chute, gaines de fumée, prises d’air et d’appareils de chauffage.

M. Vallin pensait que l’Académie pourrait rédiger une Instruction, qui, étant largement répandue dans le public, le renseignerait sur les meilleurs moyens d’employer ce mode de chauffage, en évitant ses inconvénients.

M. Vallin fit connaître, à ce propos, un usage anglais, qu’il serait très utile d’importer dans notre pays. Il s’agit des Associations de protection sanitaire. En payant une faible cotisation annuelle, chaque locataire, ou propriétaire, est assuré d’une visite périodique faite dans son logement, ou sa maison, par un ou plusieurs agents sanitaires, lesquels, par des expériences ingénieuses, contrôlent la salubrité et le bon fonctionnement de toutes les parties de l’habitation. Les rapports annuels publiés à Londres, par plusieurs de ces Sociétés, font voir combien sont nombreuses et souvent inattendues les causes d’insalubrité auxquelles on a pu ainsi obvier.

Le Dr Le Roy de Méricourt déclara, comme le Dr Vallin, qu’il n’était pas nécessaire de faire intervenir l’administration dans le choix d’un appareil de chauffage. « L’hygiéniste, dit M. Le Roy de Méricourt, a surtout pour mission d’instruire, d’expliquer, de persuader. Il doit faire appel à l’intelligence, au raisonnement des populations, et non les traiter en mineures, ayant besoin d’être tenues en tutelle par les pouvoirs publics. L’initiative particulière, aidée par les idées de solidarité, qui ont fait de très grands progrès dans notre pays, surtout depuis que la liberté des associations nous est acquise, doit suffire pour éclairer le public sur le soin de sa santé.

Il était important de connaître la composition des gaz provenant de la combustion des poêles mobiles.

Dans la même séance, du 26 mars 1889, le Dr Dujardin-Beaumetz fit connaître le résultat d’analyses qu’il avait faites, de concert avec le Dr G. de Saint-Martin, des produits gazeux de cette combustion. Voici les nombres qu’il a trouvés :

Expériences de MM. Dujardin-Beauraetz et de Saint-Martin, en 1889.
I. — Combustion du coke.
  Gaz acide carbonique. Gaz oxyde de carbone.
Petite marche normale de jour 
15,26 0,55
en volumes
Petite marche le matin 
4,00 3,94
              le jour, sans plaque 
16,54 0,60
Grande marche le jour, remué 
9,64 1,17
Grande marche le matin 
3,10 0,75