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tables. La mobilité s’obtient en garnissant le poêle d’un soubassement à roulettes ; la continuité, en chargeant, toutes les douze heures avec du coke, et, toutes les vingt-quatre heures avec de l’anthracite, le cylindre intérieur du poêle. Quant à la lenteur, elle est l’effet du mode suivant lequel s’opère le tirage ; et comme, dans ces poêles, on cherche à réaliser une économie de combustible, il en résulte que l’appel d’air est aussi faible que possible ; car moins il entre d’oxygène dans le poêle, et moins on brûle de combustible.

« Les recherches anémométriques du Dr Vallin l’ont, en effet, conduit, dit le Dr Lancereaux, à reconnaître que, dans un poêle mobile ordinaire, le tirage ne fait arriver au foyer que 4 mètres cubes d’air par kilogramme de coke brûlé, quand cette quantité de combustible exige 9 mètres cubes d’air pour que tout le carbone soit transformé en acide carbonique, et alors, le produit de la combustion est surtout de l’oxyde de carbone.

« Aussi peut-on dire de ces appareils, ajoute M. Lancereaux, qu’ils sont des foyers de production de gaz toxiques, et que plus ils sont économiques, plus ils sont dangereux. »

Les poêles mobiles se composent, en général, comme le représente la figure 400, de deux cylindres concentriques de tôle, entre lesquels existe une sorte de chambre, que l’on pourrait appeler chambre de sûreté, si certains constructeurs n’avaient eu la malheureuse idée d’en annihiler le rôle, en perçant, sur le cylindre extérieur, des ouvertures, dites bouches de chaleur.

Le cylindre intérieur, en tôle AT, reçoit le combustible. Il est fermé par un couvercle circulaire, reçu dans une gorge ou rainure, formée, à la partie supérieure, par la réunion du cylindre extérieur et du cylindre intérieur. Cette rainure est remplie de sable fin, qui a pour but de rendre la fermeture hermétique, mais l’occlusion n’est jamais garantie, et les gaz peuvent s’échapper, par suite de l’imperfection de ce mode de clôture.

Fig. 401. — Poêle Choubersky (vue extérieure).

Les causes de l’échappement des gaz à l’intérieur des pièces, sont, d’après le Dr Lancereaux : l’adaptation imparfaite du couvercle, la mauvaise disposition de la plaque mobile, enfin le refoulement des vapeurs de charbon. Il suffit de la présence d’un fragment de coke ou d’une pierre, dans le sable, de l’oxydation avec perforation du couvercle, ou de toute autre circonstance, pour que la fermeture du poêle ne soit pas hermétique, et que les gaz puissent s’échapper dans l’appartement. Les plaques mo-