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gène. Le tout est introduit dans l’ampoule, où on fait le vide ; puis on ferme la lampe.

Ces lampes sont généralement munies d’un culot en vitrite.

Les quatre types de ces lampes fournissent un éclairage de la valeur de 10, 16, 32 et 50 bougies.

Nous venons de faire connaître les principales lampes à incandescence en usage en France, en Angleterre et aux États-Unis. Il nous reste à dire que, depuis quelque temps, on commence à employer des lampes à incandescence ayant l’ambition d’entrer en concurrence avec les lampes à arc et les bougies Jablochkoff.

En forçant la tension du courant, on espère produire un éclairage supérieur à celui des lampes à incandescence ordinaires, et se rapprochant de celui des lampes à arc.

On a beaucoup remarqué, à l’Exposition universelle de 1889, les lampes Sunbeam, qui répondaient au programme sus-indiqué.

Spécialement construites pour des intensités lumineuses variant depuis 150 jusqu’à 1 500 bougies, ces lampes conviendraient pour l’éclairage de grands espaces. Leur rendement lumineux est considérable, comparativement à celui des lampes à incandescence ordinaires, et la durée de leur service est beaucoup plus longue. Les globes dont on entoure les foyers lumineux, sont de grandes dimensions. Les types existants ont la puissance de 150, 200, 300, 400, 500, 600, 800, 1 000, 1 200, et 1 500 bougies.

L’avantage de ce nouveau système serait de produire la même puissance éclairante que les bougies Jablochkoff, ou les lampes à arc, sans nécessiter le remplacement quotidien des crayons de charbon. C’est ce qui pourra amener le succès de ce nouveau système. La main-d’œuvre est, en effet, plus qu’une dépense : c’est une sujétion, qui présente quelquefois de graves inconvénients.

C’est à l’expérience à prononcer, sur les avantages de la substitution dont il s’agit. Si le prix de la main-d’œuvre et celui des crayons de charbon diminuait, ou bien si la dépense de la force motrice s’abaissait, il pourrait arriver que la bougie Jablochkoff et la lampe à arc cédassent le pas aux lampes à incandescence à éclairage intensif. Mais ni l’expérience ni la pratique n’ont encore prononcé sur cette question, et l’avenir de cette innovation est problématique. Avec les lampes à incandescence on produit un éclairage aussi puissant qu’on le désire, en multipliant les becs. Il n’est pas prouvé qu’il y eût avantage économique à accroître la lumière obtenue par incandescence, dans une même ampoule de verre, pour lutter contre les bougies électriques ou les lampes à arc.


CHAPITRE IV

sources d’électricité pour l’éclairage. — la machine dynamo-électrique.

Le courant électrique qui doit fournir aux lampes à arc et aux lampes à incandescence leur illumination, au moyen des procédés et appareils que nous venons de faire connaître, peut être fourni par trois sources :

1° Par les machines dynamo-électriques, que l’on nomme, par abréviation, machines dynamos ou dynamos ;

2° Par les accumulateurs ;

3° Par la pile voltaïque.

Les machines dynamos sont employées pour fournir le courant aux lampes à arc et aux lampes à incandescence.

Les accumulateurs servent comme source auxiliaire, tenue en réserve, en cas d’accident, pendant la durée du service de l’éclairage.

Quant aux piles voltaïques, elles ne sont pas applicables à un éclairage important. Le