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Si l’arc dépasse une longueur déterminée, l’intensité du courant principal diminue, et celle du courant dérivé augmente. Alors, l’armature I, de l’électro-aimant B, se trouve attirée par l’électro-aimant B, et la crémaillère descend ; ce qui a pour effet de rapprocher les charbons.

La lampe différentielle Gramme présente une autre disposition particulière, qui donne aux mouvements des charbons une amplitude extrêmement faible, et, pour ainsi dire, imperceptible ; ce qui permet d’obtenir une lumière très fixe. Quand l’armature de l’électro-aimant B (fig. 321) a dégagé le rouage, elle rompt, en même temps, le courant dérivé en MN. Dès lors, l’attraction cesse, le rouage se trouve de nouveau embrayé et le charbon cesse de descendre. Mais aussitôt le courant dérivé se rétablit et peut produire un nouvel effet d’attraction, et ainsi de suite. Comme nous le disions, la distance des charbons est ainsi réglée par des mouvements extrêmement faibles et la lumière est d’une grande fixité.

Le régulateur construit par M. Siemens, de Berlin, est fondé sur ce principe qu’un cylindre de fer placé dans un solénoïde, ou aimant creux, monte ou descend dans la cavité intérieure du solénoïde, selon les variations d’intensité du courant.

Fig. 322. — Schéma du régulateur Siemens.

Comme la représente le schéma de la figure 322, le porte-charbon x est fixé à l’extrémité d’un levier y, y′, mobile autour du point et dont l’autre bout est relié à un barreau de fer doux ZZ′. Ce barreau pénètre dans l’intérieur des deux bobines A et B, c’est-à-dire d’un solénoïde. La bobine A est à fil très fin, reliée en dérivation sur les bornes de l’appareil ; la bobine B est à gros fils, placés sur le circuit de l’arc lumineux. Suivant les variations de résistance de l’arc lumineux, l’attraction de l’une ou de l’autre de ces bobines est prédominante, et attire le noyau ZZ′, en produisant le rapprochement ou l’écartement des charbons, auxquels ce système est lié par l’intermédiaire du levier mobile y, y′.

On voit dans la figure 323, la coupe du régulateur différentiel Siemens. Le barreau de fer doux, S, traverse les deux aimants creux, ou solénoïdes, TT, RR. Le solénoïde, TT, est composé de fils fins très résistants, le solénoïde, RR, de gros fils, n’offrant presque aucune résistance.

Le courant électrique arrive au régulateur par la borne L, et se partage entre les deux bobines R et T ; la plus grande partie passant dans le solénoïde R et le porte-charbon supérieur L, traverse l’arc et le porte-charbon inférieur et quitte l’appareil par la borne M ; l’autre partie traversant le solénoïde T, s’échappe par la même sortie M.

Le courant principal traverse donc l’arc, qui lui oppose une résistance variable selon la distance des charbons. Les bobines attirent le barreau de fer doux, avec une intensité qui dépend de celle du courant et du nombre de tours de fils. Le barreau monte et descend, dès lors, par une série de mouvements dépendant uniquement de la résistance de l’arc lumineux. Quand les charbons