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de six becs ordinaires, dits papillons. Ces six becs brûlent au milieu d’une coupe en cristal taillé, qui diffuse et égalise la lumière.

Au-dessus de la coupe est un chapeau métallique, très poli, qui fait l’office de réflecteur (fig. 303).

Fig. 303. — Bec à gaz intensif.

Les becs intensifs sont placés à une hauteur de 3m,20, et donnent, chacun, l’éclairage de 14 becs Carcel. Chaque bec n’éclaire pourtant que 180 mètres en surface ; ce qui le laisse bien au-dessous de l’effet lumineux de l’arc électrique.

Les becs intensifs sont aujourd’hui très répandus. Ils donnent un éclairage à la fois puissant et agréable. C’est ainsi que la rue de la Paix, à Paris, pourvue, de chaque côté, d’une rangée de lanternes à gaz, à bec intensif, présente vraiment, chaque soir, l’aspect d’un salon.

Les becs intensifs n’ont rien de scientifique, puisque tout l’outillage s’est réduit à réunir un certain nombre de becs de gaz, pour accroître l’effet éclairant ; mais on a développé une véritable science dans les combinaisons qui ont présidé à la création des becs dits réchauffeurs de gaz.

Deux facteurs seulement interviennent dans la solution du problème consistant à accroître l’effet lumineux d’un bec de gaz ; ce sont l’air et le gaz lui-même. Par l’invention des nouveaux brûleurs, on est arrivé à tirer un parti très important, comme rendement lumineux, de la chaleur provenant de la combustion du gaz.

L’artifice a consisté à utiliser la chaleur produite par la combustion du gaz, pour chauffer l’air, qui doit alimenter cette même combustion. En effet, le pouvoir éclairant d’un gaz est d’autant plus fort que l’air qui l’alimente est plus chaud. C’est un principe qui a été de bonne heure reconnu par les physiciens.

Ce principe est commun à tous les becs à gaz réchauffé, qui ont été construits de nos jours. Nous décrirons les principaux, en commençant par le bec Siemens.

Fig. 304. — Bec à gaz Siemens.
k, brûleur ; L, cheminée.

Le bec Siemens (fig. 304) est un véritable appareil de physique, ayant pour but de chauffer le gaz par sa propre combustion avant de l’amener au bec où il doit se brûler. Il est constitué par trois chambres concentriques, en bronze, A, B, C (fig. 305).

Le gaz est introduit par un tuyau b dans