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On lave ensuite le cliché dans l’eau pure, pendant cinq ou six minutes, et on le plonge dans une eau ammoniacale, ainsi composée :

Eau pure 
100 cent. cubes.
Ammoniaque 
10

La couche noircit immédiatement : le renforcement est instantané.

On lave ensuite le cliché avec beaucoup de soin.

Cette opération peut se faire soit après le lavage des clichés, soit plusieurs jours après.

Il arrive quelquefois que le cliché, au lieu d’être pâle, est trop monté, trop opaque. Si l’on veut réduire l’intensité de ton, on emploie avec avantage le prussiate rouge de potasse, mélangé à l’hyposulfite de soude. On prépare une dissolution composée de :

Hyposulfits de soude 
15 grammes.
Eau pure 
100
Solution saturée de prussiate rouge de potasse 
6 ou 8 gouttes.

La glace, préalablement trempée dans l’eau pure, étant plongée dans ce bain, on voit le cliché s’affaiblir peu à peu. Au bout de quelques minutes, on retire le cliché de ce bain, et l’on ajoute deux ou trois gouttes de la solution de prussiate rouge de potasse ; on agite le mélange et l’on y remet le cliché. On peut continuer ainsi à ajouter, toutes les cinq minutes, quelques gouttes de prussiate, jusqu’à ce que l’affaiblissement ait atteint le degré voulu.

Comme ce bain contient de l’hyposulfite, il faut terminer l’opération par un lavage à l’eau courante aussi prolongé que s’il sortait directement du bain fixateur.

Fig. 28. — Égouttoir.

Quand le cliché est terminé, on le place sur l’égouttoir (fig. 28), ou contre un mur, à l’ombre, et loin de tout foyer de chaleur. En effet, la gélatine imbibée d’eau fond à une très basse température ; et si l’on voulait activer le séchage en chauffant le cliché, soit au soleil, soit près du feu, on le ferait inévitablement couler.

Outre le développement par l’oxalate de fer et l’acide pyrogallique, il est une troisième méthode découverte et propagée en 1886 : c’est le développement à l’hydroquinone.

La quinone, ou hydroquinone, s’obtient, dans les laboratoires de chimie, en traitant l’acide quinique retiré de l’écorce de quinquina, par quatre parties de peroxyde de manganèse et 11 parties d’acide sulfurique, mélange qui dégage de l’oxygène. Dans l’industrie, on prépare plus économiquement l’hydroquinone en opérant sur les produits extraits du goudron de houille. Aussi cette substance se trouve-t-elle aujourd’hui dans le commerce à très bas prix (25 centimes le gramme).

Le développement avec une dissolution d’hydroquinone donne au cliché la beauté propre au développement par les sels de fer, en même temps que la vigueur qu’assure l’emploi de l’acide pyrogallique.

Depuis quelque temps, les amateurs se sont fort engoués de ce nouveau révélateur.

MM. Balagny et Ducom, à qui l’on doit l’introduction de l’hydroquinone dans la photographie, composent comme il suit le bain de développement :

600 cc. d’une solution de carbonate de soude à 25 p. 100.
300 cc.                                    sulfite de soude à 25 p. 100.
10 grammes d’hydroquinone.

Ce bain doit être incolore. Il peut servir immédiatement, ou être conservé tout pré-