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sort N ; ce poids et la tension du ressort étant d’ailleurs en relation directe et se faisant mutuellement équilibre, suivant les vitesses de marche de la machine.

Supposons par exemple que cette machine à vapeur conduise une machine dynamo-électrique ; si l’on interrompait tout d’un coup le courant électrique, ou si on le rétablissait avec toute son intensité, au lieu de le faire progressivement, la machine serait déchargée brusquement, ou éprouverait une résistance subite. Il en résulterait que le régulateur, qui est très puissant, agirait instantanément et quelquefois avec tant de force que l’admission de vapeur se trouverait brusquement augmentée ou diminuée sans passer progressivement et graduellement par toutes les introductions intermédiaires. Il serait donc à craindre par ce fait, et pendant un certain temps, que la machine ait une marche irrégulière jusqu’à ce que la vitesse nécessaire soit atteinte et maintenue.

Pour régler la puissance du régulateur, on lui a adjoint un frein hydraulique, composé d’un piston qui se meut dans un cylindre rempli d’un liquide quelconque, et disposé de telle sorte que lorsque le piston se meut dans ce cylindre, le liquide qui est devant lui passe dans le vide qu’il crée à l’arrière, non pas instantanément, mais d’une façon lente, en opposant à ce piston une résistance artificielle, variable à volonté, et qui peut être diminuée par tâtonnements, pour chacune de ces machines, suivant le travail qu’elles auront à effectuer.

On conçoit donc qu’en opposant un frein relatif à l’action instantanée du régulateur, on puisse arriver à le faire fonctionner avec une vitesse de déplacement de l’excentrique déterminée à l’avance, dans un temps donné, pour éviter que l’introduction de vapeur ne passe tout d’un coup du minimum au maximum et réciproquement, et que cette admission soit obligée de se faire suivant une progression passant par tous les points intermédiaires.

Fig. 75. — Frein du régulateur.

La figure 75 donne une coupe, suivant l’axe du cylindre, et un plan du frein hydraulique.

L’excentrique porte une tige T, du côté opposé au ressort et au contrepoids constituant le régulateur, et cette tige est munie elle-même d’un piston P, pouvant se mouvoir dans un petit cylindre fixé après le volant.

Le cylindre est rempli entièrement de liquide, de sorte que lorsque le piston doit se mouvoir, il faut que le liquide qui est chassé devant lui passe dans le vide laissé