Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 5.djvu/76

Cette page a été validée par deux contributeurs.

donne une coupe horizontale. L’ensemble de la machine se voit dans la figure 63.

La vapeur venant de la chaudière arrive en D, circule d’abord autour des cylindres, ainsi que dans les fonds, puis elle arrive à la boîte de distribution a, du petit cylindre A, où elle travaille avec détente.

En sortant du petit cylindre la vapeur passe dans le réservoir intermédiaire, C, ménagé dans l’enveloppe des cylindres ; puis elle se rend à la boîte de distribution b, du grand cylindre B, où elle complète son travail.

Après ce parcours, elle s’échappe par le tuyau E, soit au condenseur, soit à l’air libre.

La distribution de vapeur s’effectue dans les deux cylindres, au moyen de tiroirs à coins doubles, auxquels les constructeurs ont donné la longueur des cylindres, pour éviter les espaces nuisibles. Le tiroir de distribution du petit cylindre porte un dispositif de détente variable, soit à la main soit par le régulateur.

Au-dessus de 50 chevaux, M. J. Boulet adapte sur le tiroir du grand cylindre un appareil de détente, variable à la main.

On remarquera que les tiroirs sont placés en contre-bas des cylindres. Il en résulte que la purge se fait naturellement à chaque coup de piston.

La machine est pourvue d’un régulateur isochrone, du système Andrade, dont M. J. Boulet fait la plus large application. Cet appareil assure à la machine une vitesse régulière sous toute charge, avantage précieux pour les industries qui exigent une grande régularité d’allure.

Le condenseur et la pompe à air sont placés à volonté sous l’arbre du volant, qui imprime directement le mouvement à la pompe, soit dans le prolongement du grand cylindre. Dans ce dernier cas la pompe est commandée par un levier coudé attelé sur la tige prolongée du grand piston.

La pompe alimentaire prend l’eau chaude du trop-plein du condenseur.



CHAPITRE VIII

la machine compound de l’usine du creusot.

Nous passons à la machine compound que construit l’usine du Creusot. Le modèle le plus remarquable et le plus connu de ce type de machine a été établi par l’usine du Creusot, pour l’installation de la force motrice aux magasins du Printemps, à Paris.

Ce moteur, du type pilon, qui est de la force de 20 chevaux-vapeur, reproduit, avec quelques perfectionnements, les dispositions principales des machines compound qui furent exposées par l’usine du Creusot à Paris, en 1878. Il se compose de deux cylindres à vapeur, de diamètres différents, munis chacun d’une enveloppe de vapeur, avec purgeur automatique. La course des deux pistons est la même.

La distribution de la vapeur est obtenue dans le grand cylindre, par un seul tiroir, et dans le petit cylindre, au moyen d’un tiroir et de deux plaques de détente, du système Meyer, réglables à la main. Un régulateur à grande vitesse, du système Porter, agit sur deux soupapes à lanterne équilibrées, placées sur chacune des boîtes à tiroir.

Comme on le voit, le régulateur n’agit pas sur la détente, que l’on règle seulement à la main. On a considéré, en effet et avec raison, que pour un moteur d’une aussi faible puissance, l’adoption de la commande de détente par le régulateur eût nécessité des organes de dimensions un peu réduites, par suite trop délicats, et eût entraîné une certaine complication de la machine.

Les deux cylindres sont supportés par quatre bâtis en fonte, formant glissières et